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PETITS DIALOGUES GRASSOIS 75 1

que l'on m'oflFre, c'est la Chouette. Le saxophone, le Serpent, et ainsi de suite.

J'avais d'abord pensé à publier ces morceaux. Mais, ensuite, j'ai compris combien toutes ces allusions trop littéraires, trop subtiles, fussent demeurées insaisissables, et j'ai trouvé que le fait brutal de paraître dans un quoti- dien local avait quelque chose de contradictoire à la réserve que m'impose le caractère de ma fonction. Ces vengeances académiques restent donc doublement idéales d*être incompréhensibles et d'être secrètes. . . Mais j'aime- rais assez cependant, à vous qui êtes écrivain, en lire une. . .

Madame de Chatel, dévorée de curiosité. — Je vous en supplie.

L'abbé Pastorelli, ayant ouvert avec une petite clef un tiroir dérobé dans un secrétaire, en tire une liasse de papiers couverts d'une fine écriture. — Il y en a des volumes. Je ne vous en lirai qu*une page, mais que je crois assez composée... (// lit, cependant que M. et madame de Chatel, de plus en plus stupéfaits, écoutent longtemps ce pamphlet obscur, touchant et archaïque).

NOCTURNE CHEZ LES AMALÉCITES

C'est la nuit. L'homme de Dieu, seul avec ses pensées,

se promène, adressant à son Seigneur les hommages qu'il lui doit pour lui avoir permis de vivre encore cette journée au milieu de tant de dangers. Soudain, en pleine médita- tion, il sursaute, surpris par un bruit terrible. Qu'est-ce encore ? Qu'ont donc pu inventer les Amalécites pour lui rendre plus dure, s'il se peut, sa captivité dans leur cita- delle ? Une Chouette s'avance, traînant derrière elle le

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