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74^ LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

raffinées. — Vous voudrez bien, mademoiselle, présenter à votre père mes compliments et lui dire que demain, je compte précisément organiser une procession solennelle sur le terrain qui m'appartient, entre l'église et le presbytère. Le cortège se composera de votre serviteur, officiant, d'un enfant de chœur que me prêtera mon collègue de Magagnosc, de ma brave gouvernante représentant à elle toute seule la corporation des Enfants de Marie et portant un cierge, et enfin, de Bismark, mon chien danois, tenant dans sa gueule, à tout hasard, ma carabine, vous savez, ma bonne carabine de Corse, cadeau de M. Bellacoscia, une vieille amie, et qui est de toutes les fêtes... Je ne vous retiens pas. (Il se lève^ saisit (Tune poigne déférente mais ferme le bras de mademoiselle Gavoty et la reconduit dehors.) Surtout ne m'oubliez pas auprès de madame votre mère et assurez-la de mon profond respect. (Il rentre auprès de ses invités).

Monsieur de Chatel. — Elles vont bien, vos ouailles...

L'Abbé Pastorelli. — Oh ! ce sont de menues escar- mouches. Mais cette douce enfant m'a interrompu au moment où j'allais vous raconter la troisième période, celle où je vis encore et dont vous avez déjà vu quelques épisodes.

Lorsqu'ils me virent apaisé, ils tentèrent de reprendre l'offensive et voulurent recommencer quelques-uns des tours spirituels de la première période. Alors, très calme, sans provocation d'aucune sorte, sans paroles inutiles, je m'exerçai, simplement, tous les matins, à un jeu aban- donné depuis mon adolescence et auquel je redevins tout de suite très fort. Je m'y adonne encore un peu, pour me maintenir en forme. Quelques fois par mois suffisent à mon prestige.

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