722 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
le personnel occupé, ils s'asseoient sagement et feuil- lettent des illustrés, tout en bavardant.
Monsieur Bœuf, sans cesser de regarder les images et sans même relever la tête^ continuant une conversation com- mencée. — Je te dis, Truc, que tu ne sais pas ce que tu dis.
Monsieur Truc, même jeu^ avec la même lenteur im- pressionnante. — C'est moi, Bœuf, qui te le dis, que tu ne sais pas ce que tu dis.
Monsieur Bœuf. — Ça, parbleu ! bien sûr, mais ça ne prouve rien... je t'estime beaucoup comme collègue, mais comme chasseur tu sais...
// claque de la langue de façon significative et secoue ses doigts en castagnettes.
Monsieur Truc. — Comme chasseur, je vaux tous ceux que tu as connus... pauvre bougre, va ! qui n'as jamais pu seulement tuer un cul-blanc !...
Monsieur Bœuf. — C'est possible que je n'aie jamais tué de cul-blanc, parce que le petit gibier il me dégoûte. Mais, moi je chasse le sanglier.
Monsieur Truc, ricanant, — Il y a six ans qu'on a vu le dernier à Auribeau...
Monsieur BceuF, clignant de Pceil et épaulant un fusil imaginaire. — S'il n'a pas été revu depuis, il sait pourquoi...
Monsieur Truc. — Fumiste, va !...
Monsieur Bœuf. — Abruti.
Maurice, à M, Foucart. — Serait-ce une dispute ?
Monsieur Foucart. — Ne faites pas attention. Leurs causeries n'ont aucune importante.
Et puis, elles en auraient que je vous dirais encore : " Ne
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