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720 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

alliez contre la nature... En principe, il ne faut pas avoir confiance, et en pratique, on s'expose à toutes les désillusions... Du reste, en général, et vous pouvez consulter là-dessus les spécialistes de chaque profession, les mécaniques et les procédés expéditifs ont tué toute probité dans les métiers. Personne ne se respecte plus assez pour avoir envie de livrer un bon travail.

Monsieur Brun. — C'est plaisir de vous entendre raisonner, monsieur Foucart.

Monsieur Foucart, savonnant toujours Maurice. — Depuis quarante-cinq ans que je suis dans la partie, ce serait triste que je ne la connaisse pas... Mais je dois dire que mon premier patron a été pour beaucoup dans ma formation... Hé ! ça ne me rajeunit pas de parler de lui...

// savonne encore Maurice et semble perdu dans une méditation que tout le monde respecte. Soudain, M. Brun pousse un cri de douleur.

Monsieur Brun. — Aïe ! Maladroit, vous m'avez blessé !

Barthélémy. — Je vous demande bien pardon... Je ne l'ai pas fait exprès.

Monsieur Foucart. — Satané Barthélémy, va ! il n'en fait jamais d'autres. Un peu d'attention, que diable ! Si j'avais dû faire des coups pareils chez M. Dubreuil, qu'est-ce que j'aurais pris pour mon rhume, comme ils disent à Paris ? Pauvre M. Dubreuil, je suis tout attendri quand j'y pense. Il était juste, mais sévère. Et cependant, avec moi, il était tout indulgence... Ainsi, il savait très bien que j'étais communard...

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