7^4 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
retrouve plus mêtne M. de Chaiel^ mais madame Fougue^ de retour de sa ferme^ avec un tout petit pain rond^ pas bien cuit^ blême^ couvert de son sur les deux faces^ provençal enfin. Il y a de quoi offrir à deux personnes sans appétit.
Madame Fouque. — M. de Chatel n'est pas là ? Oh! ne le dérangez pas, puis !... Voilà le pain... j'espère qu'il est joli. .. On dirait tout à fait de votre pain de la capitale.
Maurice, courtois. — On s'y tromperait.
Madame Fouque. — Allons, adieu, monsieur Mau- rice, je m'en vais. Bon courage ! [Elle s'éloigne.)
Maurice, rentre au salon où il trouve M. de Chatel assis près de la table et rectifiant^ d'un air désabusé^ la position de quelques fourchettes. — Voici le pain de madame Fouque.
Monsieur de Chatel, reportant au ciel les yeux quil a d'abord jetés sur cet objet. — Ils se croient toujours au siège de Paris.
Une voix du dehors. — Eh là ! nous ne voyons per- sonne !
Monsieur de Chatel, sortant avec Maurice. — Me voici.
Madame RÉvertÉgat, car c'est elle. Elle n'est pas seule d'ailleurs. La fillette de madame Vezzian^ jeune enfant triste aux pâles couleurs^ l'accompagne et attend modestement son tour de parler et d'exister. — C'est moi, monsieur de Chatel, moi, que vous m'avez fait venir pour du poisson... Je vous ai porté un petit poulpe, dans le cas où vous vou- driez faire une soupe, deux truites du Loup, que vous ne trouverez rien de plus frais dans les filets des pêcheurs, et aussi une moitié de thon, avec quelques éperlans.
Monsieur de Chatel. — Rien que ça ?...
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