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642 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

��On s'occupe beaucoup de l'influence de Nietzsche. M. Abel Bréard pose dans la Plume politique et littéraire le point de vue d'un catholique. M. Georges Valois avait écrit : " je dois à Nietzsche une libération. Nietzsche, avec une certaine brutalité, interrompit nos bêlements, nous dépouilla de notre misérable défroque humanitaire et nous contraignit à nous regarder nous mêmes sans pitié." Et M. Bréart continue : " Nietzsche n'a pas seulement servi à éloigner les jeunes Français du romantisme et de la démocratie, il les a éloignés aussi d'une certaine conception de la morale chrétienne. C'est en appelant du nom divin de charité cette chose purement humaine et laïque qu'est la philanthropie, que les socialistes de 1848 et Victor Hugo ont séduit beaucoup d'âmes loyale- ment chrétiennes. Nous verrons que Nietzsche n'a pas peu con- tribué à amener les catholiques à comprendre la définition de la charité que leur donne le catéchisme." Paradoxale influence de celui qui se nomma lui-même l'Antéchrist, et qui prouve combien cette œuvre est puissante, combien elle pénètre avant dans le cœur humain, puisqu'elle suscite des énergies même chez ceux qu'elle prétend combattre."

��La Revue des Idées est presque seule, parmi les revues où collaborent des écrivains, à défendre le point de vue radical. " Ainsi la mentalité religieuse a toujours été néfaste à l'homme, conclut un article intitulé les ruines de l'Idée de Dieu. Toutes les conquêtes de la civilisation se sont faites et se feront contre elle. Voici que c'est dissipé la grande hallucination de l'humanité, etc."

��M. Paul Desjardins adresse aux Droits de l'Homme une lettre où il cherche à définir la méthode de discussion qui convient au journal :

" Les journaux que je connais (et que je renonce à lire), sont

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