Page:NRF 5.djvu/646

Cette page n’a pas encore été corrigée

640 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

��La Revue critique des Idées et des Livres reçoit elle aussi une sommation de M. Masson- Forestier. La chose ne serait que bouffonne si un intérêt général n'était en jeu. Une commission s'occupe, au Luxembourg, de la loi sur la presse et du droit de réponse. La Société des gens de lettres et la Société des auteurs voudraient obtenir le droit de réponse à tout article de critique littéraire ou dramatique. Comme les auteurs que la critique inquiète ont chance d'être précisément ceux qui ont l'esprit boiteux ou qui écrivent mal, auront-ils le droit d'encombrer journaux et revues de sottises et de méchantes phrases ?

La Revue critique continue sous la signature d'Outis son implacable enquête sur les manuels scolaires de morale. Les citations cueiUies dans divers manuels officiels sont accablan- tes. Elles sont douloureuses par ce qu'elles attaquent; elles le sont peut-être encore plus par ce qu'elles défigurent. Outis n'a pas de peine à triompher, mais, hélas, sur quelles ruines ! Avouons pourtant qu'il en est quelques-unes qui, d'un point de vue moins particulier que celui où se place Outis, parais- sent très défendables.

De son côté, dans la Coopération des Idées, M. Maurice Vernes conclut son étude sur le monopole ou la liberté scolaires. Si le problème est angoissant, il est bon signe de le voir, de tous côtés, passer au premier rang des préoccupations. — Dans cette même revue, comme chaque fois, des notes substantielles de M. Georges Deherme.

��Dans les Marges, Guillaume Apollinaire trace un très fin portrait de Jean Moréas et rapporte quelques-uns de ses propos :

" Un vers de Dante, venu sous ma plume, me rappelle le jugement que Moréas porta un jour sur l'amant mystique de Béatrice ;

�� �