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^4 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

présence que si vous avez quelque renseignement à me demander. Emportez les papiers qu'il vous faut... Au revoir !... et comme en descendant les trois marches, je retournais vers lui mon sourire, il agita sa main devant ses yeux : — A tantôt ! —

J'emportai dans la grande pièce les quelques papiers qui devaient faire l'objet de mon premier travail. Sans m'écarter de la table devant laquelle j'étais assis, je pou- vais distinguer Monsieur Floche dans sa portioncule : il s'agita quelques instants ; ouvrant et refermant des tiroirs, sortant des papiers, les rentrant, faisant mine d'homme afifeiré... je soupçonnais en vérité qu'il était fort troublé, sinon gêné par ma présence et que, dans cette vie si rangée le moindre ébranlement risquait de compromettre l'équilibre de la pensée. Enfin il s'installa, plongea jusqu'à mi-jambes dans la chancelière, ne bougea plus...

De mon côté je feignais de m'absorber dans mon travail ; mais j'avais grand' peine à tenir en laisse ma pensée ; et je n'y tâchais même pas. Elle tournait autour de la Quartfourche, ma pensée, comme autour d'un donjon dont il faut découvrir l'entrée. Que je fusse subtil, c'est ce dont il m'importait de me convaincre. Romancier, mon ami, me disais-je, nous allons donc te voir à l'œuvre. Décrire ! Ah, fi ! ce n'est pas de cela qu'il s'agit, mais bien de découvrir la réalité sous l'aspect... En ce court laps de temps qu'il t'est permis de séjourner à la Quart- fourche, si tu laisses passer un geste, un tic sans t'en pouvoir donner bientôt l'explication psychologique, histo- rique et complète, c'est que tu ne sais pas ton métier.

Alors je reportais mes yeux sur Monsieur Floche ; il s'offrait à moi de profil ; je voyais un grand nez mou,

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