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SONGES 559

jue la plainte obscure d'une fontaine. Mais je vis

ia main du Soir glisser sur la rampe, devant la tienne..

J'entrai dans la chambre. Je vis tout de suite quelques vêtements que je connaissais tant et qu'elle ivait laissés sur une chaise. J'allai les toucher et les sentir. Elle tremblait vraiment partout dans la

hambre crépusculaire. Et son regard y rayonnait
omme un élément dans sa forme la plus belle.

Et je restais là sans oser bouger et sans pleurer,

ar je sentais éperdument sa présence par un frisson

léger contre mes lèvres.

��Les mots, les mots spéciaux qu'elle avait faits pour moi, je l'écoutais les dire à l'Autre.

J'entends sonner son sabre sur le bois du Ht. J'entendrai toutes les paroles.

Quand il l'embrasse sur les yeux, là, tout au bord de l'île où s'allume une lampe, il sent ses paupières battre sous sa bouche comme la tête d'un petit oiseau qu'on a pris et qui a peur..

Il s'attarde au réseau des vaisseaux délicats comme l'ombre légère d'une plante marine..

Il caresse de tout son corps ses seins qu'envenime l'amour..

J'entendrai tout, dans ce couloir aux minces cloi- sons, tout blanc de fenêtres, avec cette odeur fade et sucrée de la boiserie que le soleil chauffe..

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