Page:NRF 5.djvu/559

Cette page n’a pas encore été corrigée

SONGES 553

petits jardins qui grimpent la côte ont dormi tout debout, comme des bêtes. — Un peu de verre cassé par terre envoie comme des rais de larmes, des grosses larmes de la veille. En bas, dans la rue couleur de perdrix, des passants, les premiers du jour et les derniers du soir, enjam- bent les corps couchés de l'ombre..

Le fantôme de Dominique est nerveux d'un bonheur où il pense à bâtir une petite maison claire, dans un endroit doré de sel, sur une côte exposée aux vents du large. — Dominique. Enonce un chant d'oiseau calme. Un cloche sonne. On appelle encore. Myrtis passe..

Car, sur son toit d'or, l'oiseau gonflé d'un chant froid se prend à dire : Elle T'aime..

��« 

��Cinq-Ponts ! Le train crie d'une voix si longue

— qu'on se prépare pour la ville — qui est un peu plus loin et qui est plus sombre.. On peut bien s'y tromper. Car ce n'est pas la ville. Il y a deux stations encore. Il y en a une qui s'appelle : le Gouffre. Mais c'est bien grand. Et si on n'est pas prévenu, on s'égare.

Mais le train crie aussi que de grandes choses se préparent. Prends garde. Les tiens se détournent. Et les regards qui te réchauffaient vont s'éteindre.

— On ne sait pas ce qu'on attend, dans la ville.

�� �