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A MON PÈRE 55^

Quid sum miser tune dicturus ? Quem patronum rogaturus^ Cum vix justus sit securus ?

Ah ! C'est maintenant que je te voyais bien, les mains jointes avec ton chapelet sur la poitrine, et les yexix fer- més, et les pieds l'un près de l'autre, et tes trente années de vie exemplaire dont chacun des joiu"S se tenait près de toi, riche de travail et de prières, et disant :

— Celui-ci est un Juste. Il a mérité. Seigneur, d'entrer au Paradis.

Et c'était comme si je t'avais entendu protester :

— Non ! Je ne suis pas digne ! Je ne suis pas digne !

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��Ils t'ont descendu dans la terre, non loin de notre ancien jardin où j'avais planté un marronnier qui est per- du maintenant pour nous, mais qui, dans dix ans, aurait eu des branches assez longues avec assez de feuilles pour que, sur un vieux banc, tu puisses t'asseoir, te reposer à son ombre. Tu es séparé de ce marronnier par toute la largeur de l'étroit sentier qui rampe entre le mur du cime- tière et la haie du jardin. Mais, non loin de la tombe, se dresse une haute croix à l'ombre de laquelle tu dormiras longtemps.

Henri Bachslin.

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