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526 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

donner des conseils de bienveillance. {Un autre froid, un peu plus long).

Madame Charras, diversion. — Savez-vous qui j'ai rencontré avant-hier ? Le capitaine des pompiers chez qui le feu avait pris la nuit précédente. Pas une goutte d*eau dans la maison. Il a fallu qu'il emploie toutes ses couvertures.

Madame BTœti, fiinèbre. — C'est très drôle ! {Mais voici la grande diversion, en la personne de la comtesse de Barharoux, laquelle est venue de son château, là-bas, tout près du 'Bar, uniquement pour assister au mardi de madame Charras. Elle est grande, sèche, mince et n^aime pas le temps présent. Révérences, saluts, compliments).

Madame de Barbaroux. — Ces automobiles, chère madame, jamais je ne pourrai m'y habituer... On devrait les empêcher de passer dans les pays chrétiens, et surtout sur les routes rechargées. Elles y creusent des trous, des ornières... On a calculé qu'il faudra quatorze milliards pour les remettre toutes en état, dans dix ans, si cela continue... Ah ! heureusement, ma pauvre mère n'est plus là pour voir toutes ces choses. Je me demande comment elle les aurait prises.

Madame Charras. — Quatorze milliards !

Madame de Barbaroux. — Je l'ai vu dans mon journal, et ses informations sont insoupçonnables : le

  • ' Réveil bourbonien ".

Mademoiselle Gazagnaire. — C'est un organe bien pensant.

Madame de Barbaroux. — C'est le seul qui pense. A notre époque d 'automobiles, de République et de men- songe, c'est le seul qui dise des choses sensées.

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