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PETITS DIALOGUES GRASSOIS 515

Le bel AKsinEy Jlatté. — Vous dites ça !... Mais après tout... je ne suis pas forcé de le croire.

Monsieur Truc. — Gros malin !

Le bel Arsène, ny tenant plus. — Ah ! tenez, je vais tout vous dire. Après, vous n'êtes pas des gens à le répéter... C'est une petite d'une parfumerie.

Le Cul-de- Jatte du Cours. — Je comprends vos... objections de tout à l'heure.

Le bel Arsène. — Que voulez-vous? On ne parle bien que de ce qu'on connaît... Moi, je suis plein de mon sujet.

Monsieur Bœuf. — Racontez, allez, ne nous faites pas languir.

Le bel Arsène, lyrique et attendri. — Si elle a quinze ans. c'est le bout du monde... Je vous parlais tout à l'heure du jasmin et de la petite olive... C'est tout à fait ça, vous savez... Elle est dure comme la petite olive et elle sent bon, à vivre toujours dans les fleurs et dans les essences, elle sent bon comme le jasmin. Je ne suis pas vieux encore, je suis plutôt ce qu'on appelle un homme mûr.

Marius. — Oui, un homme mûr... comme nous.

Le bel Arsène, indéfinissable regard vers S4arius. — Oui, comme vous... Enfin, à mon âge, ces aventures-là, ça peut encore passer pour une bonne fortune... Eh bien ! vous n'avez pas idée comme je lui conviens, à cette petite. Et vous savez (je vous parle sans vanité), elle me le dit à des moments où une femme n'a pas l'habitude de mentir. Je m'y connais, du reste. Si c'était de la blague, je m'en apercevrais et, parole ! j'aimerais mieux m'en aller le premier : ce serait plus correct... Heureusement, rien à craindre de ce côté.

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