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514 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

lendemain, me transporter à Grasse, et le docteur Rou- vière a dû m'amputer et me mettre ce pilon... Du coup, j'étais fichu... obligé de me refaire mendiant, comme mon père... Seulement, les bas quartiers, la Poste et la Cathédrale, les endroits cléricaux, j'en avais assez. Je suis monté sur le Cours. Il y a trente ans que je l'exploite.

Le bel Arsène. — Alors, vous en êtes revenu, de l'âge canonique ?

Le Cul-de- Jatte du Cours, vexé. — L'âge canoni- que, c'est une chose, et le bedeau, c'en est une autre... N'empêche que Céline était une belle fille.

Monsieur Truc. — Mais c'est vous, monsieur Arsène, qui en avez, des souvenirs...

Le bel Arsène. — Oh ! moi, je ne comprends pas les choses de cette façon. La vie doit être tranquille, et il faut savoir s'arranger. Il ne m'est jamais rien arrivé de ce genre, et pourtant je me suis trouvé bien souvent dans des circonstances difficiles.

Le Cul-de- Jatte du Cours, envieux. — Vous avez la chance !

Le bel Arsène. — Non, je sais m'y prendre, voilà.

Monsieur Truc. — Pour qu'il prenne cet air-là, monsieur Arsène, il faut qu'il en ait une bien bonne à nous raconter.

Le bel Arsène, discret. — Non, je vous assure.

Monsieur Truc. — Vous me le ferez croire, à moi, peut-être, que vous ne revenez pas d'une petite histoire bien amusante, avec ces yeux-là, et cette façon de vous asseoir comme un chat devant le feu, après qu'il revient des toits ?...

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