NOTES 483
importantes par leur format et par le public qu'elles atteignent, le Mercure seul pourrait peut-être avoir la prétention de se suffire à lui-même et de satisfaire un lecteur curieux, parce que, dans sa partie encyclopédique, il rend compte assez minutieusement du travail actuel des idées, tel qu'il apparaît dans les livres et les périodiques.
Pour ce qui regarde les revues qui, faute d'un public étendu, se contentent de poursuivre ce but désintéressé d'ex- primer des manières de voir et de juger particulières, et de présenter au monde des lettrés des écrits de choix, il semble qu'il leur est impossible de s'ignorer l'une l'autre et qu'il y a entre elles une solidarité : car elles prennent part à une tâche commune, elles s'expliquent, se complètent l'une l'autre, vivent dans une même atmosphère, sont parcourues par les mêmes lecteurs. Elles valent par leur nombre, par leur ensemble ; à elles toutes, elles traduisent l'évolution de la pensée et de l'art modernes, elles représentent les préoccupations et les senti- ments d'une génération d'écrivains."
On ne saurait mieux dire, et nous nous empressons de sous- crire à d'aussi justes propos. Aussi bien, de cette solidarité dont parle notre confrère, avons nous maintes fois senti l'urgence. Déjà, on a pu le constater, La Nouvelle Rame Fran- çaise, dans son N" de Février, désignait plus amplement à l'attention de ses lecteurs un ensemble de préoccupations et de sentiments dont elle ne s'est, d'ailleurs, jamais désintéressée. Nous nous attacherons désormais à résumer ici, autant qu'il est possible, les mouvements divers de l'art et de la pensée contemporains.
��La Phalange commence la publication de la Légende ailée de Bellérophon Hippalide de Francis Viélé-Griffin. Nous attendrons, pour parler de cet important poème, de le con- naître tout entier — car son intérêt n'est point fragmentaire. Disons pourtant déjà qu'on y retrouve cette légèreté, cet entrain, ce don de conter qui semblaient perdus depuis La
�� �