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ISABELLE 449

— Elle est là-bas ?

— Comme si vous ne le saviez pas !

— Je le supposais simplement d'après quelques mots de....

— C'est depuis qu'elle est là-bas que tout va mal. — Il se ressaisit un instant ; mais cette fois le besoin de par- ler l'emporta ; il n'attendait même plus mes questions et je jugeai plus sage de n'en point faire; il reprit: — Com- ment a-t-elle appris la paralysie de sa mère ? c'est ce que je n'ai pas pu m'expliquer. Quand elle a su que la vieille baronne ne pouvait plus quitter son fauteuil, elle s'est amenée avec son bagage, et Madame Floche n'a pas eu le courage de la mettre dehors. C'est alors que moi je suis parti.

— Il est très triste que vous ayez ainsi laissé Casimir.

— C'est possible, mais ma place n'est pas auprès d'une créature... J'oublie que vous la défendiez !...

— Je le ferais peut-être encore, Monsieur le curé.

— Allez toujours. Oui, oui ; Mademoiselle Verdure aussi la défendait. Elle l'a défendue jusqu'au temps qu'elle ait vu mourir ses maîtres.

J'admirais que l'abbé eût à peu près complètement dépouillé cette élégance de langage qu'il revêtait à la Quartfourche ; il avait adopté déjà le geste et le parler propre aux curés des villages normands. Il reprit, pour- suivant son propos :

— A elle aussi ça a paru drôle de les voir mourir tous les deux à la fois.

— Est-ce que...?

— Je ne dis rien ; — et il gonflait sa lèvre supérieure par vieille habitude, mais repartait tout aussitôt : —

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