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DÉFENSE DE LA LANGUE ALLEMANDE 423

premier point d'une façon absolue, nous n'en pourrions conclure directement à la supériorité du français.

Ce premier point, cet aveu que j'eus le tort d'isoler, il faut les replacer dans leur ensemble naturel pour leur donner leur sens véritable. Dans un tel sujet, le tout est — idéellement — antérieur aux parties ; celles-ci en tirent une signification qu'elles ne possèdent pas à elles seules. Je ne puis procéder que par indications, faute de pouvoir poser et développer l'immense problème de notre culture. Mais notre situation est de celles où toute question secondaire relève de la question d'ensemble. Notre culture n'est pas donnée comme elle l'est en France ; pour la solution d'un problème de détail on ne peut se reporter à un système plus ou moins clos de généralités établies. Chaque fois que vous entendez un Allemand porter un juge- ment quelconque sur un problème de son monde spirituel, n'oubliez jamais que depuis plus de quatre siècles, ce monde est soumis à une transformation plus profonde, plus décisive, plus métaphysique qu'aucune autre culture vivante n'en a jamais subie. Nulle part les assises du Moyen Age n'ont été si complètement bouleversées — du moins pour ce qui est de l'ordre spirituel et de l'attitude de l'homme en face de lui-même ; nulle part on n'a cherché, pour construire, des fondations plus pro- fondes. Constatons également ceci, que malgré ces

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