Page:NRF 5.djvu/352

Cette page n’a pas encore été corrigée

346 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

un spectacle champêtre, tout simple, et qui a la couleur et la forme de mon âme. Ces poules tran- quilles qui se promènent tout le jour, tu compren- dras qu'on les aime.

Je travaille et je lis. J'ai enfin terminé mon histoire de Marie. Je vais la recopier et je te l'enverrai pour que tu me donnes ton avis. Je lis. J'ai lu " le Rouge et le Noir " de Stendhal, et je ne l'aime pas beaucoup. J'en suis à me demander ce que peuvent signifier ces analyses pour le plaisir, ça me rappelle certaines choses de Barrés que je déteste. Je lis du Ronsard qui est exquis, du Rabelais assez souvent fatigant, et du Jean- Paul Richter (Titan) qui est parfois admirable et d'autres fois embêtant comme un Allemand par ses grosses plaisanteries. J'ai relu aussi les deux derniers livres des Confessions. Je pense que tu aimes Jean-Jacques autant que moi, et que tu crois qu'il était naturellement bon. Ses phrases longues, incorrectes, ont la forme même de son cerveau et sont mélancoliques comme le vieux temps.

��XXXIX

24 mars 1898

Je te prie, mon ami bien-aimé, de ne pas être

�� �