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3IO LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

sans péché peut se permettre pour le péché d'autrui plus d'indulgence que celui dont,... je veux dire que nous autres pécheurs nous n'avons pas à chercher plus ou moins d'excuse au péché, mais tout simplement à nous en dé- tourner avec horreur.

— Après l'avoir bien reniflé comme vous avez fait cette lettre.

— Vous êtes un impertinent. — Et quittant l'allée brusquement, il partit à pas précipités par un petit chemin de traverse, jetant encore à la manière des Parthes des phrases acérées où je ne distinguais que les mots : enseigne- ment moderne... sorbonnard... socinien !...

Quand nous nous retrouvâmes au diner, il gardait un air renfrogné, mais en sortant de table il vint à moi en souriant et me tendit une main qu'en souriant aussi je serrai.

La soirée me parut plus morne encore qu'à l'ordinaire. Le baron geignait doucement au coin de feu ; Monsieur Floche et l'abbé poussaient leurs pions sans mot dire. Du coin de l'œil je voyais Casimir, la tête enfouie dans ses mains saliver lentement sur son livre que par instants il épongeait d'un coup de mouchoir. Je ne prêtais à la partie de bézigue que ce qu'il fallait d'attention pour ne pas faire perdre trop ignominieusement ma partenaire ; Ma- dame Floche s'apercevait et s'inquiétait de mon ennui ; elle faisait de grands efforts pour animer un peu la partie :

— Allons Olympe ! c'est à vous de jouer. Vous dor- mez ?

Non ce n'était pas le sommeil, mais la mort dont je sentais déjà le ténébreux engourdissement glacer mes

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