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2 86 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

— Ah ! VOUS avez déjà tout regardé, dit-il tristement. Sans doute aurez-vous trouvé là peu de provende. Que voulez-vous ? les moindres miettes je les ramasse ; parfois je me dis que je perds mon temps à collectionner des broutilles ; mais peut-être faut-il des hommes comme moi pour épargner ces menus travaux à d'autres qui, comme vous, en sauront tirer un brillant parti. Quand je lirai votre thèse je serai heureux de me dire que ma peine vous aura un tout petit peu profité.

La cloche du goûter nous appela.

Comment arriver à connaître quel " petit événement de famille, " pensais-je, a suffi pour décider ainsi ces deux vieux ? L'abbé le connaît-il ? Au lieu de me buter contre lui, j'aurais du l'apprivoiser. N'importe ! Trop tard à pré- sent. Il n'en reste pas moins que Monsieur Floche est un digne homme et dont je garderai bon souvenir...

Nous arrivâmes dans la salle à manger.

— Casimir n'ose pas vous demander si vous ne feriez pas encore un petit tour de jardin avec lui ; je sais qu'il en a grande envie, dit Madame Floche ; mais le temps vous manquera peut-être ?

L'enfant qui plongeait le visage dans un bol de lait s'engoua.

— J'allais lui proposer de m'accompagner ; j'ai pu mettre au pair mon travail et vais être libre jusqu'au départ. Précisément il ne pleut plus... Et j'entraînai l'enfant dans le parc.

Au premier détour de l'allée, l'enfant qui tenait une de mes mains dans les deux siennes, longuement la pressa contre son visage brûlant :

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