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SUR LA CRITIQUE AU THÉÂTRE
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et Francis de Croisset, Le Circuit^ représentée aux Variétés. La pièce est obscène, pleine de « cette espèce de grivoiserie volontaire qui prévoit, calcule et escompte d’avance ses effets ». Elle comporte un second acte agrémenté de tableaux vivants « qui semblent empruntés au répertoire des cinémas spéciaux », si bien que les spectateurs ont pu avoir la désagréable impression de se sentir transformés en « voyeurs ». M. Léon Blum est révolté. Il ne peut pas ne pas le dire. Le voilà pris. Il ne sait comment en sortir. Et, — parmi combien de réticences et de retours ! — sa critique de la pièce ne se formulera que sous la garantie des gages les plus sérieux accordés aux auteurs. M. Blum saisit cette occasion de leur déchéance pour les assurer de son estime et de son admiration. Tout le début de l’article est à citer :

« Je n’ai pas souvenir d’avoir commencé un article avec tant d’ennui. Mais avant tout, il faut dire ce que l’on pense, et à qui parlerait-on franchement, si ce n’est à des hommes tels que M. Georges Feydeau et M. Francis de Croisset ? À mesure qu’on trouve en soi plus d’estime pour un écrivain, on se sent tenu vis-à-vis de lui à plus de franchise. Il a pu m’arriver, pour ma part, d’enguirlander de vagues compliments telle ou telle œuvre banale, en cantonnant dans des réserves polies ce qui était le fond de mon jugement. On peut traiter avec quelque semblant de bien