l'exemple de racine 195
Ne nous étonnons pas si, après six chefs-d'œuvre, sa volonté retombe ; si les combinaisons ^ psycholo- giques d'un cerveau qui n'abrite pas l'univers, qui tâche simplement à construire hors de lui un univers selon ses forces, avec ces forces même se trouvent épuisées un jour. Lorsque lui manquera une neuve matière qu'il se sente capable d'ordonner, d'animer de vie, de réaliser en beauté, croyez bien qu'il s'arrêtera. Iphigénie aura sonné comme l'avertisse- ment salutaire — et Phèdre est le dernier grand cri. L'esthétique racinienne siège au plus haut degré de la raison créante et non à fleur de peau, dans la forme ou dans le métier. Racine, n'ayant plus rien à dire de significatif, se tait.
11 me faudrait étudier son vers, son rythme, ce talent suprême de mise en œuvre objective que l'on retrouve dans la forme encore... qui prolonge, sans l'altérer, la plus exquise musique person- nelle connue... Mais mon sujet me défend, au moment de conclure, de me laisser reprendre au charme du fin Racine sensuel qu'a surpassé l'autre Racine. C'est son exemple que je recherche ici, non son parfum. Si je me suis senti contraint, au cours de ces réflexions cursives, de lui reconnaître moins de génie que de génie-talent, si j'ai trouvé dans son œuvre une autre doctrine que celle qu'on a accoutumé de prêcher en son nom, mon admira-
' Voir Charles Péguj.
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