l'exemple de racine 185
francs, envahisseurs des Gaules, les Sconin. De sorte qu'un sang tout barbare aurait noyé en lui le sang latin — si tiède — des Racine, et que le jeune Viking se serait lancé dans le siècle en jouisseur, en conquérant. Je ne disputerai pas sur ses origines maternelles, septentrionales évidem- ment, ce qui est tâcheux, n'est-ce pas ? pour la cause du nationalisme classique français... Mais de ce qu'il ait eu successivement pour maîtresses la Du Parc et la Champmeslé, de ce qu'il ait connu l'amour charnel, l'amour-passion selon l'expression de son plus récent biographe, il ne s'ensuit pas qu'il ait mené une vie plus audacieuse que bien des hommes de théâtre de son temps et de tous les temps. Dissipation n'est pas nietzschéisme. Au reste, on s'explique assez mal que, dès avant la qua- rantaine, pareille frénésie de vivre se soit éteinte ou ait consenti à se satisfaire de la table, du faste bourgeois, de la gloriole d'un historiographe du roi. Admettons néanmoins, sans plus de preuves, et ce feu véhément, et qu'en quelque douze ans Racine s'y soit consumé lui-même, ainsi que la Chimère quand l'eut frappée Bellérophon... Dou- ons-le gratuitement de la plus indomptable nature, celle d'un Cellini, d'un César Borgia, y compris même le poison... Cela ne préjuge en rien de sa nature de créateur et d'artiste. Mauvaise occasion pour vous de triompher, zélateurs absolus d'une discipline restrictive, élagueuse, polisseuse etc.
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