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FERMINA MARQUEZ ygo

teint blanc-rosé, les cheveux châtains, et quelquefois aussi les yeux bleus ; enfin vous jureriez un Français. Au contraire, le cadet a un teint foncé, des cheveux d'un noir ! enfin c'est un vrai Indien. Tenez, exactement comme les deux Iturria ; vous vous les rappelez bien ?

u Et, à propos, il est venu, lui aussi, M. Iturria senior, Santos, comme vous l'appeliez tous. Il est venu, attendez; il y a deux ans, en 1900 ; l'année de l'Exposition, par- bleu. Il a même passé deux après-midi avec moi ici. La première fois, il avait amené sa femme. Une belle personne, qu'il a épousée, M. Iturria (Santos), une blonde, une Allemande, je crois. Parce que, après avoir quitté Saint-Augustin, les deux Iturria sont allés étudier en Allemagne... Une belle personne, fichtre ! Et 3 eux deux ils font un beau couple.... Il m'a dit que leur père était devenu ministre de la Guerre dans leur pays, à Mexico. Ça ne m'étonne pas : c'était des gens si bien, ces Iturria, et d'une intelligence ! Voilà des hommes comme il nous en faudrait aujourd'hui en France. Ce n'est pas qu'ils manquent. Mais on ne fait plus attention au mérite ; c'est l'argent qui fait tout à présent. Alors, soyez honnête, ne soyez pas honnête ; du moment que vous avez des écus... Ce qu'on apprenait, dans ce collège Saint-Augustin, c'était précisément à ne pas faire cas de l'argent. Pour nous, l'argent n'était qu'un moyen d'arriver à faire quelqu'un de bien. C'est pour ça qu'on vous élevait à la dure. Et même on était trop sévère ; ils auraient bien pu vous laisser aller et venir librement dans ce parc. Il est vrai que vous ne vous gêniez guère pour y aller fumer sans permission, vous et votre bande de sacrés casse-cou !... Voyez-vous, après tout, la discipline,

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