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FERMINA MARQUEZ 770

" Cicéron et ses amis". Entre temps, il feuilletait ses cahiers de corrigés ; le texte de chaque devoir était pour lui le souvenir d'un triomphe. Dans un de ces cahiers sur un des feuillets de garde, il avait inscrit deux lettres : F. M. ; et, au-dessous, une date ; la date de ce fameux soir de chahut où il avait pris la résolution de séduire certaine jeune fille. Il réfléchit un instant. Puis, avec un sérieux effrayant, il traça, au-dessous des initiales et de la date, cette phrase, tirée des Commentaires de la Guerre des Gaules : " Hoc unum ad pristinam fortunam Caesari defuit ".

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��Depuis que j'ai quitté Saint- Augustin, emportant sous mon bras mon dernier prix d'excellence, j'ai rendu deux visites à notre bon vieux collège. Ma première visite eut lieu au printemps de 1902, plusieurs années après la fermeture définitive de l'Institution ; et la seconde tout dernièrement, alors que j'avais déjà écrit une grande partie de cette histoire. Saint-Augustin venait d'être mis en séquestre, je ne sais pour quelle raison, et on ne pouvait y entrer sans une autorisation spéciale de l'admi- nistration.

— " Ce n'est même pas la peine d'aller la leur demander " me dit le gardien à travers un étroit guichet, ouvert dans la grande porte, " ils ne l'accordent à personne. "

Donc, je dus me contenter de regarder les murs d'en- ceinte, et, de la plate-forme du tramway, vers Bagneux, les cimes des arbres du parc. Quelques minutes plus tard,

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