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QUELQUES PROPOS DE WALT WHITMAN 747

jamais à la conviction que toutes choses tendent vers le bien, que nul mal n'est mal à jamais, que l'univers a ses fins à remplir et qu'il les remplira parfaitement. Passé cela, quand il s'agit de se lancer dans les mathématiques, de rattacher la philosophie à la table de multiplication, je suis perdu, absolu- ment perdu. Qu'ils cognent tous à tour de bras, j'en suis satisfait ; s'ils peuvent expliquer, qu'ils expliquent ; s'ils en sont capables, ils sont plus forts que moi. Je ne suis ni Anarchiste ni Métho- diste ni rien de ce que vous pourriez nommer. Pourtant je vois pourquoi existent tous les istes et les ismeSy tous ceux qui haïssent et dogmatisent, je vois pourquoi ils doivent exister et pourquoi je n'en dois rejeter aucun.

Le Grand Pays.

Le grand pays, le plus grand pays, le pays le plus riche, n'est pas celui qui possède le plus de capitalistes, de monopolards, d'énormes " ratis- sures ", de fortunes immenses, avec sa contrepartie lamentable, lamentable, d'extrême pauvreté, dé- gradante et accablante, mais le pays où se trouvent le plus de maisons familiales, de propriétés fon- cières, où la richesse ne présente pas de tels contrastes de haut en bas, où tous les hommes ont assez — des moyens d'existence modestes — et où nul ne possède plus qu'il n'est besoin pour suffire aux saines et admirables nécessités d'un

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