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POÈMES D'UN VOYAGE 725

végètent soucieusement, dans la gêne de ce vent perpétuel ne pouvant s'élancer tout droit, mais il leur fait biaiser. C'est ainsi qu'ils poussent en se détournant vers la terre. Pins déjetés, hérissant en désordre une sombre toison d'aiguilles comme des crins ; tamaris nerveux et tors, aux fines verges, et dont le feuillage floche à l'air d'un bouquet de plumes ! — Mais plus encore m'émeuvent ces simples herbes, aventurées au bord même des eaux, et qui parmi ces sables et sous la brûlure de l'air salin assidûment verdoient.

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��Rien d'autre, où que ce soit, sous l'azur et ce soleil fixe qui éclate blanc, qu'un écran de rocs, quelques oliviers poudreux, c'est tout le spectacle depuis tant d'heures que ce train traînassant çà et là me promène, captif dans ce wagon où il fait si chaud ! avec ces autres, tout décontenancés par l'ennui, occupés à bâiller et à sentir leur soif. Paysage médiocre ; et certes moi aussi je boude son ingrate monotonie. Cependant je ne laisse pas que d'agréer ces teintes exténuées de rose et de mauve... et je savoure de ces montagnes apparues le bleu lointain, ô montagnes là-bas ! où je m'aventurerai demain.

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��Ton absence à la gare. Et ce fâcheux hôtel, où

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