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NOTES 685

souvent à force de raffinement, nous perdons enfin cette sen- sation d'ennui que nous donne hélas ! toute la peinture offi- cielle.

C'eût été étrangement mépriser la réalité que d'oublier dans une histoire du paysage contemporain l'influence des Japonais. Aussi a-t-on joint à cette exposition de la Libre Esthétique une admirable collection, prêtée par M. A. D. Stoclet, des maîtres nippons de la fin du XVIII e et de la pre- mière moitié du XIX e siècle. Enfin, quelques sculptures sont, comme de raison, venues peupler la salle : un ensemble des œuvres de Charpentier, quelques fragments de Rodin, un bronze excellent de M. Louis Devillez, et un délicieux portrait de jeune femme du sculpteur Paul Du Bois. Il serait injuste de ne pas les signaler.

L. D. W.

�� ��A PROPOS DES INDEPENDANTS.

Sur chaque Salon, on serait tenté de refaire tous les ans le même article. L'atmosphère s'y maintient semblable, et l'as- pect attendu de l'ensemble nuit à la mise en valeur des progrès individuels. Il y a toujours là ceux dont il est inutile de parler, car eux non plus n'ont rien à dire ; ceux qui ont créé leur langage et le parlent couramment depuis longtemps; ceux qui les imitent et balbutient ; ceux qui balbutient sans rien imiter. Tous sont de vieilles connaissances : Denis, Signac, Marquet, Laprade, Sue, Urbain, Klingsor... Mais non, je n'énumérerai pas. Je saluerai quelques rares morceaux : le nu, admirablement lavé d'or, de Manguin, celui plein, stylisé et très noble de Blanchet, les paysages nets, durs, peu subtils, mais puissants et justes, de René Juste, certaines parties, d'une exécution prestigieuse, des natures mortes ingrates de Déziré, les panneaux de " poissons " de Valtat moins heureux que ses panneaux de fleurs, la " verdure " de Rousseau, si appli- quée, ridicule et décorative, une nature morte étrangement

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