LA MORALE ET LA PEDAGOGIE DE M. BARRES 6oj
de la famille viendront éveiller dans le cœur du jeune maître les sentiments qu'il se proposait d'anéantir dans l'âme des enfants. "
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��Prenons pour vrai le portrait du jeune instituteur que Barrés nous propose. Il y a donc une crise de l'éducation morale dans l'instruction primaire. Mais quel remède Barrés indique-t-il ? Il s'agit surtout pour lui de sauver la civilisation française, c'est-à-dire qu'il ne faut pas que les enfants soient dépouillés de leurs vénérations essentielles et ab- diquent, par exemple, le sentiment de l'honneur, les grandes vertus militaires de leur pays, et cette charité belliqueuse des Français, si active chez la Jeanne d'Arc que Péguy a fait revivre. Comment sauver ces précieuses valeurs ? — En faisant colla- borer l'instituteur avec les familles. — Mais c'est là le point difficile. Est-ce que les familles françaises ne sont pas divisées ? Est-ce avec les familles terriennes de l'Anjou ou les familles ouvrières de Paris que l'instituteur doit collaborer ? Car il faut bien qu'il choisisse. Il est inconcevable que l'enseignement national, pour respectueux qu'il soit des diversités régionales, ne tâche pas dans une certaine mesure à accorder les esprits. Si l'instituteur de Paris se borne à pousser les enfants qu'on lui confie dans le sens où leur famille déjà les incline, et si, pour
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