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588 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAIS

parce qu'aujourd'hui chacun connaît mieux propres droits — comme titres à revendiquer que les droits des autres — comme limite à r< pecter, — et que les nécessités d'une organisatioi viable — comme condition de tous les droits, Deherme cherche un remède à l'individualisi dans la formule d'Auguste Comte: " L'individu n' qu'un droit, celui de faire tout son devoir. ' Formule que le positivisme justifie " en rappoi tant tout à ce qui dure, c'est-à-dire à la société ; " formule qu'on ne justifie pas du tout, si la sociét n'est l'objet d'une adhésion raisonnable. Et coi ment le serait-elle, si elle impose des devoirs de servitude, sans garanties, sans réciprocité, autre- ment dit, sans droits ?

Je vois bien enfin de quelle manière Deherme entend le pouvoir spirituel qui mettra fin à la Crise Morale : " C'est ce qui dirige en dehors du pouvoir temporel. C'est à dire une .puissance vivante, qui ne se détermine point par des articles de loi, dont les agents ne se recrutent point par nomination ni élection, mais par sélection et vocation, qui n'a jamais recours à quelque con- trainte physique, et qui n'en est (qui n en devrait être ?) que plus obéie et respectée. " Mais vaine- ment ajoute-t-il ensuite : " Il ne s'agit point d'im- poser à l'opinion générale les systèmes particuliers, provisoires, de tel ou tel penseur plus ou moins subtil... Il ne s'agit pas d'orthodoxie absolue, mais

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