G. DEHERME ET LA CRISE SOCIALE 585
que le salaire de l'homme est trop faible, tant que des filles pauvres restent sans maris, suffit-il de laisser les femmes sans protection corporative pour les renvoyer au foyer ? — Retraites ouvrières et travail féminin, ces deux problèmes qui se posent dans toutes les nations modernes, Deherme les traite à peu près comme s'ils étaient spéciaux à la France. Le même tendance vicie la partie centrale de son livre, qui porte sur la Crise politique. Ici les faits lui fournissent assez et trop d'arguments, mais il les gâte à plaisir, ne séparant nulle part les inconvénients propres au régime, de ceux-là qu'on ne voit pas qu'aucun régime sache éviter. Il n'établit pas une juste balance ; il pèse les maux que nos institutions produisent, sans chercher s'il en est qu'elles empêchent ; il choisit tacitement pour terme de comparaison un modèle de perfec- tion inexistant. Signaler que " chaque habitant des Etats-Unis paie 6 francs par an pour l'entretien de ses fonctionnaires, l'Anglais, 10 francs, l'Alle- mand, 15 francs ; le Français verse au fisc 25 francs ; " — voilà qui peut nous convaincre, si les chiffres sont vérifiés par une saine méthode (si par exemple on n'a pas oublié que nombre de traite- ments qui relèvent, en Allemagne, des budgets locaux, sont chez nous inscrits au budget de l'Etat). "L'accroissement insensé de 209,696 fonc- tionnaires en deux ans ", — voilà qui nous convainc tout de suite : le parlementarisme est bien en
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