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LE CAHIER NOIR §1

Sa gambade de vieil homme leste, à la poursuite d'un chat qui maltraitait nos plates-bandes...

Quand nous dînions au jardin, je revois sa main rousse, gonflée de veines, sur le siphon bleu, giclant l'eau mousseuse dans son verre ; et le geste avide de boire. Puis il se renversait, désaltéré, dans son fauteuil de toile, goûtant notre présence, sa fatigue, le jardin, et le calme, du soir.

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��Montdauphin...

C'était les meilleurs jours, où nous n'avions plus peur l'un de l'autre... Guêtre de toile et la chemise ouverte, tu m'attendais, à midi, sur le seuil d'une petite maison, fraîche et pleine de mouches. Ton épagneul haletant te regardait, et toi tu regardais la route, admirant ce svelte chasseur qui, de loin, te saluait en agitant une branche...

Le soir, quand les perdrix rappellent aux cou- verts, quand les bruits familiers s'espacent dans la pure atmosphère, tu me hélais en plaine. Nous nous rejoignions à la source Glaudine. Là, tandis que les chiens buvaient, tu allumais ta petite pipe d'écume, je contemplais l'horizon, les piverts zigzaguaient entre les pommiers. Et, délassés par la fraîcheur, nous rentrions au village, avec les troupeaux et les charrues grinçantes. La table était mise. Lecomte emplissait les verres...

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