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Et voici déjà le sixième mois de celle qui était appelée stérile.

O combien mon cœur est lourd de louanges et qu’il a de peine à s’élever vers Vous,

Comme le pesant encensoir d’or tout bourré d’encens et de braise,

Qui un instant volant au bout de sa chaîne déployée

Redescend, laissant à sa place

Un grand nuage dans le rayon de soleil d’épaisse fumée !

Que le bruit se fasse voix et que la voix en moi se fasse parole !

Parmi tout l’univers qui bégaie, laissez-moi préparer mon cœur comme quelqu’un qui sait ce qu’il a à dire,

Parce que cette profonde exultation de la Créature n’est pas vaine, ni ce secret que gardent les Myriades célestes en une exacte vigile ;

Que ma parole soit équivalente à leur silence !

Ni cette bonté des choses, ni ce frisson des roseaux creux, quand sur ce vieux tumulus entre la Caspienne et l’Aral,

Le Roi Mage fut témoin d’une grande préparation dans les astres.

Mais que je trouve seulement la parole juste, que j’exhale seulement

Cette parole de mon cœur, l’ayant trouvée, et que j e meure ensuite, l’ayant dite, et que j e penche ensuite