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LE CAHIER NOIR 47

regardait, ma mère et moi, et nous prenait les mains. D'un doigt, il dessinait des signes sur mon visage et sur mon front, avec une douceur...

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��Le dernier soir.

Ma mère se penchait vers lui, et murmurait : Voyons, voyons... il ne faut pas tousser... voyons, mon vieux... allons, petit père... ne fais pas comme ça, voyons, ne fais pas comme ça. . .

Nul bruit, bientôt, que ce râle égal et doux. La flamme des bougies vacillait. J'allais respirer, à la fenêtre, l'odeur des arbres, la nuit tiède, un ciel pur. Le fracas des trains passait, par intervalles.

Mon père tendait vers nous ses deux bras. Il voulut atteindre je ne sais quoi, peut-être un crucifix d'ivoire, au mur. Nous tardions trop à le comprendre : il retomba. Je crus l'entendre dire : Laissez-moi mourir ! Son corps se repliait. A ses mains, à son front, une sueur perla. Ma mère me dit tout bas : Ses pieds sont froids... Je les touchai à mon tour. Je sentis l'humidité glacée... Sans un mot, de temps en temps, nous glissions ensemble une main sous la couverture. Le froid montait. Maman balbutiait : C'est la fin... c'est la fin... Elle parlait encore au mourant, qui ne répondait plus. Elle avait tiré d'une armoire une bouteille d'eau bénite dont elle humectait le front

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