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��NOTES

��LA VIERGE FOLLE par Henri Bataille (Gymnase).

La nouvelle pièce d'Henri Bataille est la plus sobre qu'il ait écrite, celle qui, pour plaire, se pare le moins d'ornements étrangers. Qu'on se rappelle toute l'orchestration épisodique, musiques, lumières, chansons, rires d'enfants, qui enveloppait de faciles effets d'atmosphère tant de scènes du Scandale. Qu'on se rappelle surtout, dans cette même pièce, ces procé- dés tout matériels qui remuent à bon compte les nerfs du spectateur, ces allées et venues, ces coups de téléphone, cette attente de catastrophes qui ne se produisent pas. Même lors- que nous trouvions plaisir à ces savantes émotions, nous ne pouvions nous défendre, après coup, du sentiment qu'il avait fallu de bien ingénieux détours pour nous les faire éprouver. Rien de pareil dans la Vierge folle. Si à chaque début d'acte l'action se détend un peu pour repartir avec plus d'intensité au bout de deux ou trois scènes, c'est sans faire violence au dessin de la pièce. Celui-ci est simple : une passion est née entre un homme marié et une jeune fille du monde qui, sur- prise par sa famille, s'enfuit avec son séducteur ; l'épouse délaissée essaie un instant de défendre son bonheur, puis repoussée, elle plie, accepte avec vaillance l'inévitable, s'efforce de sauver l'avenir, et grandie par l'épreuve, soulevée par son amour jusqu'à une sorte d'héroïsme, elle continue à défendre celui qu'elle aime ; au dernier acte, c'est dans la chambre même de sa rivale qu'avec un noble et fol oubli de soi elle vient protéger de son corps son mari menacé par les balles d'un frère offensé. — Cette figure de femme a de la grandeur et de la nouveauté. Elle appartient à cette lignée d'héroïnes chez

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