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FERMINA MARQUEZ 49 I

qui la faisait était un des meilleurs élèves du collège. M. le Préfet des Etudes hésitait à prononcer un jugement défi- nitif. Il voulait voir par lui-même, et suivit Léniot. Ainsi Léniot, comme il l'avait promis, ramenait le Préfet des Etudes. C'était plus que la moitié d'un succès. A leur entrée, toute l'étude, debout, huait le répétiteur.

Un silence soudain. En présence de ses camarades et de M. Lebrun, Léniot recommence sa diatribe contre le surveillant. Il parle d'une voix modérée, mais bien affer- mie, et M. le Préfet des Etudes ne l'interrompt pas. De temps en temps M. Lebrun proteste, mais maladroite- ment :

— Monsieur Iturria Junior m'a insulté en espagnol I

— Vous mentez ! " riposte Pablo.

— Vous venez de nous appeler " Voyous ! " crie un élève. Léniot conclut :

" Monsieur Lebrun, par l'abus qu'il a fait des

réprimandes et des mauvaises notes, a été l'unique cause de ce désordre. Nous nous en remettons à vous, Monsieur le Préfet des Etudes, du soin de le lui faire comprendre. "

M. le Préfet des Etudes est plus embarrassé qu'il ne le veut paraître. Il voit bien que les têtes sont montées.

— Messieurs, dit-il, je suis venu "

Il est interrompu par des applaudissements. Ce sont des applaudissements discrets, brefs, qui expriment le respect, la gratitude et la confiance.

Pour rien au monde M. le Préfet des Etudes ne vou- drait entrer en lutte avec ses pensionnaires américains, qu'il appelle — mais dans la plus stricte intimité : " mes toréadors. " Dès ses premières paroles on prévoit qu'il sera conciliant et plein d'indulgence.

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