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��FERMINA MARQUEZ

(Suite)

IX.

Il attendit l'étude du soir, la fin de sa journée de travail pour revenir sur tout cela, pour mettre de Tordre dans ses idées, et pour éprouver la fermeté de ses résolu- tions. Ce soir-là, justement, la surveillance de l'étude était confiée, pour la première fois, à un jeune répétiteur, M. Lebrun, entré depuis une semaine au service du Collège. On imagine difficilement l'inquiétude et l'éner- vement d'un jeune répétiteur à ses débuts : on ne peut pas concevoir l'espèce de vertige qui le prend à se voir, tout seul, adossé au mur, dans une chaire, en face et un peu au-dessus de quarante gamins de quinze à dix-sept ans. M. Lebrun était particulièrement ému. Dans les petites classes il avait été " chahuté " affreusement ; et c'est pour cela même qu'il avait demandé la surveillance d'une étude plus sérieuse, celle-ci, qui comprenait les élèves de Seconde et une partie des rhétoriciens. Léniot crut que ce nouveau surveillant n'oserait pas troubler son oisiveté ; et, commodément accoudé sur son pupitre, il concentra sa pensée sur l'affaire qui l'occupait depuis quelques heures.

D'abord, il y avait cette timidité qu'il fallait vaincre. Mais ce n'était plus de la timidité : c'était de la terreur !:

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