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��UNE DISCIPLINE DU VERS LIBRE 463

mais quoi ? rien qu'assonance, rien que rime ?... J'ouvre le dernier poème de M. Duhamel, Y Homme en tête, et je lis au hasard :

Celui qui marche seul près des maisons la nuit

Et qui perçoit le cri d'amour d'une femme

Se sent assailli d'un autre malaise.

C'est que la peur et les regrets et l'esprit

Tremblant à la porte comme des chiens

Attendent la fin de la joie pour rentrer

Et sautent sur l'homme qui passe...

��Des vers blancs, cette fois ! avec une seule rime en quoi justifiée ?) sur sept vers ! Je ferme les deux livres et timidement, je me permets de de- mander pourquoi M. Vildrac qui a de " la musique en lui " et rime, s'est effacé dans ses Notes devant M. Duhamel qui en principe ne rime pas — hormis quand le hasard le sert ? Tous deux, nous en avons la preuve, sont poètes. Lequel doit se rallier à l'autre, nous le savons désormais. Il faut que cesse l'incertitude doctrinale où la contradiction semble les tenir. Selon M. Vildrac, qui rime, entre le vers régulier et la strophe analytique — vers laquelle en fait il semble incliner — il existe, moins strict, plus vague, un système provisoirement acceptable de " vers libre ". A la génération nouvelle, qu'effraie la rigoureuse strophe analytique, M. Duhamel compris, d'y soumettre ses dons puissants et aussi ses caprices injustifiables.

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