L AMATEUR DE M. REMY DE GOURMONT 433
à ouvrir tes murs, toute sa force à fuir son amant ? " — Cette frénésie antipudique l'aveugle-t-elle? Plai- sante-t-il ? Ne reconnaît-il point que les arguments sont pipés ?
Je suivrai cet esprit sur sa pente. Voici la causerie sur " les noms étrangers " par exemple. M. de Gourmont pouvait montrer deux choses :
i° que les noms " propres" ont commencé par être des noms très communs, très vulgaires, et sur- prendre le poétique travail de l'esprit qui consacre ces sonorités jusqu'à oublier complètement leur signification première. Nornina, numina.
2° que cette acception vulgaire redevient sensible dès qu'on cherche à faire passer d'une langue dans une autre la première signification du mot.
D'où la conclusion, adoptée par le bon sens : considérer le nom propre comme un nouveau nom complètement détaché de sa première origine, intimement lié à la personnalité qu'il a mission de désigner.
Mais voici où l'intelligence de M. de Gourmont trouverait mal à se satisfaire. Aussi bien la question ne le séduit-elle que par ce qu'il y glisse d'irrévé- rence :
Recevoir la bénédiction de Pie X, voilà qui est beau ! Mais Pie X n'est, après tout (ou mieux : avant tout) que le Signor Sarto, c'est-à-dire que Monsieur Letailleur. Recevoir la bénédiction de
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