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��LE REGNE DE L'ARTISTE l
(Second article)
��11 faut bien convenir que si les esprits chagrins dont nous parlions, se montrent toujours plus avides de renseignements psychologiques et de tout ce qui les documente directement sur la vie, ils marquent un intérêt de moins en moins vif, ils témoignent même d'une fatigue évidente pour tout ce qui est de la psychologie des artistes, pour tout ce qui a trait à leur personne.
Répétons-le, c'est par un audacieux abus, que Pentière corporation s'est arrogé le caractère quasi- sacré qu'elle est en passe de se faire reconnaître officiellement. Elle a mis en avant quelques grandes figures, elle a persuadé le public qu'il les avait traitées avec ignominie, qu'il avait réduit Racine au silence, fait polir des lunettes à Spinoza, persé- cuté Rousseau, tué Keats. Le public a trop d'hon- nêteté, et il est devenu trop sentimental, pour ne pas se sentir la conscience gènèe par les fautes du passé ; il voudrait n'y plus retomber ; il voudrait les réparer même. Et comme il n'a pas toujours
1 Voir I er Février 1910.
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