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JOURNAL SANS DATES 297

Aucun autre ami n'est venu ; si, Guillaumin, Fauteur de "la Vie d'un simple"; il habite une ferme à treize kilo- mètres d'ici. On u espère " encore un quart d'heure ; Cérilly est entre plusieurs lignes ; et peut y accéder de différents côtés. Enfin le court cortège se met en marche.

Petite église romane grise et brune, emplie d'ombre et de bon conseil. Le diacre vient vers nous, tandis que nous restons groupés près de la bière :

— Par ici Messieurs ! venez par ici ; vous trouverez

ii feu. Et nous nous rapprochons d'un brasero près de l'abside, deux reprises, pendant la cérémonie, le beau-frère monte jusqu'à nous : une fois c'est pour nous dire que [arcel Ray vient d'arriver de Montpellier avec sa femme; lis la seconde fois, se penchant vers nous : — Vous visiterez encore la chapelle des Saints ; de cela issi mon beau-frère a parlé dans ses livres.

La cérémonie prend fin ; on s'achemine vers le cime- tière. Le ciel est bas. Par moments un nuage traînant brouille le fond du paysage. Nous voici devant la fosse ouverte. De l'autre côté de la fosse, en face de moi, je regarde la sœur qui sanglote et qu'on soutient ; elle est en grand deuil ; près d'elle la mère, en signe de deuil, a la tête couverte d'un fichu de laine noire au crochet. . . Est-ce vraiment Philippe qu'on enterre ? Quelle lugubre comédie joue-t-on là ? — Un ami du pays, décoré du ruban violet, commerçant ou fonctionnaire de Cérilly, s'avance, des feuilles manuscrites à la main, et commence un discours. Il parle de la petite taille de Philippe, du

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