�274 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
III
LE MARCHÉ
Voici pourquoi il convient d'abord de parler de certaines rencontres que Charles Blanchard fit sur la place du Marché qui fut, naturellement, le premier endroit où il s'arrêta, au cours de ses sorties.
Le Marché se tenait le jeudi. Les étalages étaient disposés en trois rangées. A droite, en descendant on voyait les légumes et les fruits, au milieu les oeufs, les fromages et le beurre et à gauche étaient exposés les poulets, les canards et les oies. C'était la réunion de toutes les denrées qui sont nécessaires à l'homme et l'on en rencontrait même quelques unes, comme les perdrix ou les cailles, qui ne tentaient personne, mais qui étaient là pour le cas où un passant plein d'extravagance eût été décidé à commettre une folie.
L'enfant, pour des raisons qu'il était assez facile de prévoir, fit d'abord la connaissance de tous les fruits, et il lia, par la même occasion, des relations avec les légumes leurs voisins. C'est à cette époque que Charles Blanchard éprouva de grandes sur- prises. Il vit pêle-mêle, au cours de cette année-
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