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CH.-L. PHILIPPE EN BOURBONNAIS 217

Je profitai de l'occasion pour renouveler sous une autre forme la plaisanterie :

— Ne comprenez- vous pas que je suis de mèche avec le cheval pour vous faire tuer... Et ensuite j'enverrai au Figaro la relation de l'accident.

— Bonne idée, appuya-t-il, on vous paiera ça au moins cent francs !

Et nous cherchions ensemble les meilleures formules pour ce fait-divers sensationnel, sans nous douter qu'ils tarderaient si peu hélas ! les articles nécrologiques ! Les plaisanteries funèbres prennent un terrible relief après que le destin les a confirmées brutalement...

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��Magnifiés par la puissance de l'artiste, les sentiments des humbles et des simples qui peuplent la petite cité bourbonnaise s'en allaient, s'en allaient, très loin par le monde, comme sur les ailes d'un oiseau léger, porter aux âmes la tendresse et l'émotion, aider à la grande commu- nion fraternelle des hommes. Continuez votre apostolat, beaux sentiments qui avez pris votre vol. Mais nul de vos frères ne vous rejoindra : vos frères, au fond de leur pro- vince, se tiendront casaniers, silencieux et meurtris... Le petit oiseau a refermé ses ailes : il s'est blotti à jamais dans un arbuste du cimetière de Cérilly, près de la tombe de Charles-Louis Philippe....

Emile Guillaumin

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