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CH.-L. PHILIPPE EN BOURBONNAIS 209

Paris ! — cependant que lui me fouillait de ce regard aigu dont il pénétrait l'âme des gens qu'il ne connaissait pas encore. Mais la glace fut bientôt rompue...

Lui aussi vint me voir quelques jours après.

Et nous devînmes bons amis.

Dès lors, nos visites mutuelles aux vacances se pour- suivirent régulières comme une tradition.

Il y a une foire à Cérilly le 18 septembre. Il me le rappelait quelques jours avant. Et certains de ses billets d'invitation sont très amusants : " Ne manquez pas de venir le jour de la foire, m'écrivait-il le 1 1 septembre 1 906. Il y a un canard au poulailler qui me réveille tous les jours a. cinq heures, et, par charité chrétienne, vous me devez, d'avan- cer sa mort. . .

C'est que le canard devait être sacrifié en l'honneur des convives. . .

Car ce jour-là venaient aussi, de Bourbon-l'Archam- bault, M. Tournayre, le beau-frère de Philippe, avec M me Tournayre et leur fillette. Parfois, un ami cérillyen nous rejoignait à l'heure du déjeûner. Philippe conservait deux intimes parmi ses anciens camarades d'école, un clerc de notaire, un instituteur.

M. Tournayre, pâtissier-confiseur, apportait le pâté de l'entrée et les biscuits du dessert. La maman avait cuisiné le canard et plusieurs autres bons plats. Et c'était un gai repas, qui tenait à la fois du festin de campagne et du déjeûner bourgeois, — tout en restant plus près du festin de campagne par le ton de cordialité bon enfant qui l'animait.

Le père Philippe, jovial, caustique, l'air un peu cocar-

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