Page:NRF 3.djvu/174

Cette page n’a pas encore été corrigée

l66 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

comme la faîne sur le hêtre. Et de même que vous aviez décrit la joie par la joie, vous avez exprimé le malheur avec les éléments de la corruption et de la maladie.

Nous étions des enfants bénis et nous voici malades. Les premiers jours c'est une douleur simple et sans malice, qui entre probablement dans toutes les demeures, que Von accueille, qui occupe et qui distrait; seulement elle ne veut plus partir. Elle se fait lourde et quotidienne, elle suspend son poids à chaque journée qui montait, candide et vive, vers le zénith, et l'oblige à ramper jusqu'au soir. Mais quelquefois elle est une tempête qui soulève la mère et V enfant, et on les voit comme deux barques malheureuses guider leurs voiles maladroites vers un docteur et V autre docteur, vers la mendiante, sa sorcellerie et son saint-bois.

Une éloquence sourde et grondante, semblable a un gave noir qui charrie le fardeau, les impuretés et les reproches de la maladie, traverse cette partie du livre qui nous rend vindicatifs. Oui, Von ne peut pardonner, même lorsque par instant le petit garçon incline son mal résigné sur les récits enivrants de son Histoire de France. Et cependant, je le sens, j'ai le droit de for- muler avec vous cette action de grâces si fervente : "Histoire de France aussi vous m avez sauvé la vie."

Cet enfant que vous avez été, je l'ai vu un jour, il y a cinq années, entrer chez moi. Je vous admirais avec un si sincère élan, j'avais lu vos livres avec un cœur si contracté, que je craignais de vous voir. J' avais peu? d'être émue, et de cette manière qui doit rester secrète,

��\

�� �