et que d’avoir médité Dostoïewsky d’abord, Nietzsche plus tard, il s’était senti mûri. Dans ces mêmes lettres on discerne autre chose : c’est, pour ses amis comme pour lui-même, un désir croissant d’équilibre, de recueillement et de sérénité. On s’en serait davantage aperçu, s’il avait eu le temps d’achever son entreprise. Les derniers mois de son existence ont été les plus tourmentés ; des orages nouveaux l’ont jeté hors de lui-même, alors qu’il aspirait à s’établir dans la certitude de sa maturité. À travers les crises de passion, les phases de lassitude et de laisser aller, il s’obstinait à chercher l’ordre. Or l’ordre n’est pas comme le bonheur ; on le trouve quand on le cherche. Seulement, personne n’est en droit de dire de quel côté Philippe l’aurait enfin trouvé.
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Michel Arnauld.