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NOTES 125

on ne voit plus l'intérêt. Tant de " réussites " qu'on remarque dans ces poèmes ne permettent pas de douter que M. de Bosschère ne puisse trouver, dans son propre fonds, de quoi informer ses rêveries, pour peu qu'il persiste dans le genre qu'il s'est choisi. Peut-être, il est vrai, trouvera-t-il un jour quelque plus solide plaisir à draper ses précieux tissus sur des épaules vivantes. L'auteur de Bêâle-Gryne paraît mériter en tout cas qu'on diffère quelque temps encore avant de le juger et de le classer définitivement.

A. R.

��LES SAGESSES par C.-Francis Caillard. (Bibl, du Temps Présent)

Une préface n'est là, le plus souvent, que pour intercéder, pour insinuer, pour prévenir le jugement du lecteur et fausser l'impression que provoquerait ingénument l'œuvre elle-même. Aussi soyons reconnaissants de trouver un avant-propos qui, à force de clairvoyance et de simplicité, épargne sa tâche au critique, avec une bonne grâce charmante :

" Voici donc un petit volume où rien n'a la prétention d'être grand : cela pour le critique mal indulgent qui ne manquera pas de dire avec une nuance de mépris : " Ce ne sont que de petits vers ". Petits ils sont en effet. Petits je les ai voulus... Pas d'envol, pas de ce quelque chose qui est l'inspiration poétique proprement dite. Pas de mouvement. Une sorte de stagnance perpétuelle, d'une régularité à peu près sans réveil... Ce n'est pas m' enorgueillir de ces pages, sur la valeur des- quelles je ne m'illusionne point, que de préciser la limite de leurs prétentions, pour que, les parcourant après en avoir parcouru d'autres d'un plus grand souffle, on ne les accuse pas de n'avoir pas tenu ce à quoi elles n'auront jamais eu la fatuité de prétendre. "

Tous les poèmes du volume sont composés de vers de huit pieds et chantent la vie étriquée et vieillotte d'une toute petite

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