NOTES 115
devant ces creuses entités, qu'elles marcheraient d'un pas correct et nécessaire, comme il arrive dans certaines pièces de M. Hervieu, autre abstracteur ? Si l'auteur voulait à tout prix compliquer d'un conflit passionnel son drame d'idées, il fallait que du moins la passion vînt s'opposer à l'idée, la mettre en valeur en s'y opposant, non la couvrir, non la détruire ! Que reste-t-il de l'antagonisme des classes, si le renforce, si le double une rivalité d'amour ?... etc., etc..
Mais non, M. Bourget, vous n'avez pas pu vouloir dire ce que cependant vous dites : qu'il faut que s'entretuent les classes pour l'amour d'une fille du peuple ! Ou à quoi pensez- vous, grand Dieu ?... Et la connaissez-vous seulement votre autre conclusion, bon catholique ? C'est qu'il peut être utile à l'occasion, qu'on expulse, qu'on dépouille, telle communauté religieuse, puisque, le jour venu, cela permettra à un Breschard, de transporter secrètement ses ateliers dans la chapelle, où il pourra continuer malgré la grève, l'exploitation de sa fruc- tueuse industrie : la loi sur les congrégations aura sauvé le patronat ! — Je ne blâme pas l'emploi des ficelles. Les plus grands auteurs en ont fait usage. Mais M. Paul Bourget a la ficelle malheureuse, n'est-ce pas ? Et puis pourquoi tant ergoter sur cette pièce quand M. Pataud qui ne nous apparaît pas si dénué de lettres et de sens critique, a déclaré : " Du Decourcelle inspiré par Georges Ohnet", simplement.
H. G.
��COMME LES FEUILLES par M. Giacosa (Odéon).
Il est beaucoup de gens pour qui un ciel italien est forcé- ment indigo ou cobalt. Ils se croient volés quand pour eux Florence ou Venise s'enveloppe des plus délicates grisailles. Si beaux soient-ils, les nuages ne leur paraissent pas de jeu. Aussi, devant cette pièce grise, tous les critiques se sont-ils écriés : Brumes du nord ! — Eh non, brumes italiennes, tout simplement. Le Piémont a autant de droit que la Sicile à
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