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Il8 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Un troupeau de pesants nuages^ tourmenté Par la bise faisait des gestes de souffrance.

Combien s'étoufferont de cris et de sanglots Avant que la douleur qui cou"Pe là, s'entende. Que, sous sa pression, enfin, F airain se fende. Et qu éclate ce monde hermétiquement clos ? J'ai regardé longtemps, fenêtre par fenêtre. S'allumer les maisons, le soir : chaque flambeau Qu est-il qu'une veilleuse aux voûtes d'un tombeau ? Ceux-là sont morts, ceux-ci pleurent, d'autres vont naître Pour pâtir à leur tour, et c'est de la démence Que ce destin qui toujours frappe et recommence.

Laissez, laissez s'emplir la cuve jusqu'aux bords. Savez-vous ce qu'il faut de larmes pour atteindre Au comble du malheur ? Laissez luire et s'éteindre Et briller de nouveau les lampes. Du dehors On ne voit pas le flot qui monte : il s'accumule Quelque part, cependant, au fond du crépuscule. Etranges, à présent, sont les déclins du jour. Là-bas, sur la forêt noire des cheminées ! Ce n'est plus de fatigue heureuse ni d'amour Qu'est fait le sentiment des tâches terminées. D'où Viendrait que la paix dans les Villes nous fuit. Que notre cœur n'est pas à l'aise dans leur nuit. Si rien n'était changé dès maintenant sur terre ? — Mais quoi ? mais où cela ? mais depuis quand? —

[Mystère.

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