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39^ LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

misérable que l'héroïne " : pour ramasser ces gentillesses, il n'est que la peine de se baisser. Ce n'est pas assez d'ailleurs d'une seule victime. Il faut que les Mille et une nuits du mari y passent à leur tour. De quel ton péremp- toire notre érudite nous affirme que les poèmes lyriques qui font l'ornement de ces contes sont tout bonnement apocry- phes et qu'il faut que ce soit Mardrus qui les ait composés puisqu'aussi bien ils paraissent être de Francis Jammes ! On voit par là que la littérature arabe n'a pas plus de secrets pour cette jeune orientaliste que les lettres fran- çaises. Au reste, son avis sur l'oeuvre de Mardrus est net. Puisque les récits orientaux introduits en Europe au Moyen-Age ont contribué, nous déclare-t-elle, à faire Boccace, Rabelais, la Reine de Navarre, Cervantes et Shakespeare (sic), que Galland a exercé une influence " plus considérable qu'on ne croit " [textuel) sur Chenier, Lamartine et Hugo, la traduction de Mardrus dès lors " ne sert et ne servira de rien ". Eh, docteur, on ne vous l'envoie pas dire !,,. L'ignorance et l'inconscience que trahissent ces fantaisies empêchent assurément qu'on ne prenne leur méchanceté bien au sérieux : il n'y a pas lieu de froncer les sourcils : sourions simplement, ce ne sont qu'ébats de poétesse modern-style ! Dans le même numéro, heureusement, l'impitoyable critique nous fournit l'occasion d'apprécier quelle inspiration riche et nom- breuse, quelle vigueur de pensée et quelle maîtrise lui donnent le droit de traiter ses contemporains avec une si gaillarde suffisance. Transcrivons :

Les myrtilles sont pour la dame

Qui n'est pas lày La marjolaine est pour mon âme

Tralala ! Le chèvrefeuille est pour la belle

Irrésolue. Quand cueillerons-nous les airelles ?

Lanturlu !

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